lundi 24 mars 2008

Henri Goetz est né a New York en 1909 d'une famille fanco-américaine. Il arrive a Paris en 1930 pour s'y installer définitivement et se consacrer à la peinture. Il épouse en 1935 le peintre Christine BOUMEESTER qui l'initie dès 1938 à la gravure et à la lithographie. Particulièrement curieux et inventif, Goetz explore toutes les techniques de gravure et de tirage.
En 1959 le couple quitte Montparnasse pour se fixer rue de Grenelle. Très vite, ils se heurtent à des difficultés dans leurs activités de graveur : les vernis crèvent, le nettoyage des planches est difficile.
Persuadé que la qualité de l'eau de son nouveau quartier est en cause, Goetz se lance dans la recherche d'une technique qui n'utiliserait pas l'eau.
C'est ainsi que pendant dix ans, aidé du chimiste Eric Schaeffer et de Marc Havel, il met au point ce qui devient en 1967 La gravure au carborundum.
Il suffit au graveur de déposer sur le métal une résine plastique à laquelle il ajoute du carborundum en grains plus ou moins fins.
Cette matière retiendra l'encre avec une grande variété de nuances et de structures. Ce procédé convient admirablement bien aux peintres. Suffisamment large dans son utilisation, le principe technique s'adapte à toutes leurs exigences : libérés des dures contraintes de la gravure classique, ils l'utilisent à leur manière. Les matières déposées sur la planche en épaisseur forme un relief qui défoncera plus ou moins le papier.
L'accroche de la lumière sur les couleurs leur confère une vibration et une luminosité jusqu'alors inconnues dans l'estampe.

La résine déposée sur la planche peut être du Sintofer, de l'Araldite, de la colle a carrelage, des matières plastiques fondues ...
Les grains de carborundum peuvent se juxtaposer ou se remplacer par du sable, du verre ... Le support lui-même peut être de métal, de contreplaqué, de carton ... La liberté et les possibilités de cette technique sont quasi infinies : il ne s'agit plus de creuser une planche, mais d'y déposer des matières susceptibles de créer des creux.

James restera sans doute comme le grand graveur de notre siècle.

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